samedi 10 octobre 2009

TERRES

TERRES
TERRES MOUILLÉES
TERRE-TAMBOUR
AU BOURG DE PIERRES

Terres à terres
Terre sienne
Tendre humide
Tiennes miennes
Terres dressées et renversées
Aux creux fauves
Des gemmes secrets

Faune murmure
En eaux terreuses
Souche ruisselle
De rires terrés
Brusque et lent l'hummus s'ambrait
Vers une terre de feu à épendre

Et sur ces territoires découverts
La mesure du plaisir perlait
À la source de nos lèvres ourlées

jeudi 20 août 2009

FIGURE LIBRE

Contrainte, se souvenir: il y a l'espace clandestin par lequel
toute loi est soumise à l'imaginaire ou si l'infiltrant comme
une réalité les font s'annuler. Une eau trouble en apparence
mais tissus intérieurs sachant l'unique trajet. En tout et par-
tout, il s'agit d'une pratique. Le versant de cette autre pas-
sion. La même. Ou l'on pourrait dire que quand l'imagina-
tion s'enflamme, elle finit par être de mèche et politique.
Une trajectoire de corps, fertile et souffrante. Un dernier
fantasme en réalité. Sans ventre, sans poitrine qu'aucune tête
s'y adonne, pour s'y souvenir

Nicole Brossard. L'acte de l'oeil.

jeudi 13 août 2009

Deux mains

Demain,
deux mains,
de vous deux,
qui m'intriguent, m'indisposent, m'interpellent ,
de maintes et maintes fois,
et manières,
et encore.

mercredi 22 avril 2009

Muscade au secret

Étaler encore, un peu, sur des tartines grillées, de ces matins
tardifs, avec aux creux des langues, la muscade au secret, du café
quintéssent et des bouchées de lèvres..

Il m'en reste quelques grains;
quoi qu'en dira la suite,
de nos passages à deux,
je fais le plein d'exquis,
et me réjouis du goût.

J'ai au centre de la tête, un petit mal fraternel, des poèmes
en buée, et de tous petits bleus qui s'ouvrent comme de grands yeux,
avides.

Et du fond des pupilles
un élan de tendresse
pour la ville
et pour certains
de ses frèles habitants


Il me semble cher être, que vous avez, au tréfond, et malgré votre deuil,
un don pour la beauté des choses.
Ou bien est-ce un élan ?

Aux détours du sérieux,
aux interstices du laid,
dans un recoin de veille, que vous gardez précieux,
inventez et placez,
des bribes de merveilleux
des caresses qui musardent
des écoutes attentives
et du chaud en flacon


Goulue,
moi,
je savoure,
ces grandes lampées de vie
et les épices du jour.

Et cette joie d'être libre me fait aimer la mienne.
Et la notre.

Que les autres enchainent.

mardi 21 avril 2009

Samota

Ce qui s'écrit ici
est le fruit d'une âme saoule
qui a vu le soleil
ordonner des sourires
et fissurer la crampe
d'une machoire fatiguée
et suinter du souvenir
qui goutte sale et salé.

Un méandre retient
entre deux rides le reflet
d'une ancienne place forte
bardée de complicité.

Il goutte la mémoire,
de l'esprit et du corps
avec qui j'ai pu faire
autant, si, tellement,
un.

Exact.
Je croyais.
Et maintenant,
j'avale.

Et je fouille dans la bouette
la poussière
les gravas.
Les étoiles aussi parfois.
Et des montagnes d'à peu près et de pourquoi pas.

J'ai découvert des corps,
des cerveaux et des mains.
Des regards d'amis, et d'autres de profondeurs.
Des bribes, des fragments, des parcelles, filaments.
De la poésie, du fort, du souffle à plein poumons,
Du rêve, des cris de rage, un peu de joie,
des coudes dans les côtes,
des bleus sur les tibias.
Des transes, en trash, en tignasse, en particules et spiritueux.

Une respiration parfois.

Une danse sur des contretemps.

Mais plus rien n'est exact.

L'absurde m'a tellement insufflé
l'envie de disparaître,
qu'aujourd'hui,
je félicite
les sourires qui s'accrochent à mes dents.
et je goûte à pleine bouche les soleils des parcelles.

Mais j'ai beau les aimer
je les vois toutes bordées
de gouffres de silence
aux non-sens hérissés
de risques de confiance.

Parfois c'est beau.

J'ai repris l'escalade
et j'apprivoise le vide,
et mon corps m'écoute,
les surplombs me retiennent,
bizarrement,
et enfin.

Mais tout autour encore
tourbillonnent au vertige,
des démunitions,
des trop pleins qui fissurent
des néants qui implosent,
et de l'absurde,
tellement.

.. . .. . .....::::|/|::::...... .. . ..

Tu attendais, je sais, que j'entre-ouvre une porte.
Elle est brisée
et la poignée,
et le socle
et tout le chambranle.
Il n'y a plus de porte,
juste les restes d'un mur.
tout effondré, toute en largeur,
qui a su fait frontière,
un abri peut-être,
jusqu'au silence du minimum vivable.

Quoiqu'il arrive,
quoiqu'on se dise,
nous voilà sur d'autres rives,
je ne sais pas bien où
la mienne doit être loin.

Mais il faut que tu saches.
que j'ai vécu avec toi
la plus profonde des rencontres
et au plus clair de mon sang.

Je t'ai aimé de tout mon être
avec l'impression lâche de devoir m'en excuser,
et me donnais sans permission
croyant rejoindre
mon plus proche alter ego

Douche

J'ai du juste mal voir,
mal goûté
mal senti,
rien compris
et inventé une proximité.
Je regarde encore sans comprendre
L'étendue vide de cet absurde
que tu as cru bon associer
à la fatalité.

Peut-être est-ce une lâcheté
qui en rassure le sens ?
Qu'on ferait mieux au fond, de s'y fier,
de s'y confier, s'y confiner.

Peut-être est-ce autre chose,
dont tu es fier
et moi ignarde
ou rechigneuse
à accepter.

Aussi,
ces mots là ,
qui voulaient s'échapper
que j'ai laissé partir,
je ne sais pas bien sur quoi
ils vont
aller
s'accrocher,
ricocher,
s'écraser.

C'est un taton,
ou un tison,
qui trifouille encore, un tréfond
pour en guérir peut-être.

Pour préserver ce qui peut l'être,
saluer au possible le sens passé
Et peut-être comprendre,
Et peut-être suturer.

Si tu t'en fous
ou tu t'en fuis,
ou t'en défais.
alors tant pis.
alors je trinque :
au rien !
ou au plus tard,
au plus enfouis,
au plus serein.

lundi 20 avril 2009

Delhi sous surveillance

La pourriture surveille le frigo
la poussière poursuit son invasion
des colonies de fourmies campées
dans les fissures des murs
les blattes grasses et luisantes
font dans l'obscurité
une ronde attentive :

Calculs patients
et secrets rassemblements
dans l'attente du laisser-aller.

Delhi avant l'aube

Brouillards noyés
zombies drapés
à vélo, à pied, perdus, échoués
endormis, attelés à une tâche incroyable,
labeur d'un autre monde
qu'on ose espérer Brouillards noyés
zombies drapés
à vélo, à pied, perdus, échoués
endormis, attelés à une tâche incroyable,
labeur d'un autre monde
qu'on ose espérer exeptionnelle.

Sombres brumes engloutissant
des transumances transies de silhouettes extenuées,
cortèges de fin de fête
caravane cliquetantes d'hommes-orchestres ruinés

Un éléphant, vieux pachiderme
cadence sa masse apprivoisée.exeptionnelle.

Sombres brumes engloutissant
des transumances transies de silhouettes extenuées,
cortèges de fin de fête
caravane cliquetantes d'hommes-orchestres ruinés

Un éléphant, vieux pachiderme
cadence sa masse apprivoisée.