mardi 21 avril 2009

Samota

Ce qui s'écrit ici
est le fruit d'une âme saoule
qui a vu le soleil
ordonner des sourires
et fissurer la crampe
d'une machoire fatiguée
et suinter du souvenir
qui goutte sale et salé.

Un méandre retient
entre deux rides le reflet
d'une ancienne place forte
bardée de complicité.

Il goutte la mémoire,
de l'esprit et du corps
avec qui j'ai pu faire
autant, si, tellement,
un.

Exact.
Je croyais.
Et maintenant,
j'avale.

Et je fouille dans la bouette
la poussière
les gravas.
Les étoiles aussi parfois.
Et des montagnes d'à peu près et de pourquoi pas.

J'ai découvert des corps,
des cerveaux et des mains.
Des regards d'amis, et d'autres de profondeurs.
Des bribes, des fragments, des parcelles, filaments.
De la poésie, du fort, du souffle à plein poumons,
Du rêve, des cris de rage, un peu de joie,
des coudes dans les côtes,
des bleus sur les tibias.
Des transes, en trash, en tignasse, en particules et spiritueux.

Une respiration parfois.

Une danse sur des contretemps.

Mais plus rien n'est exact.

L'absurde m'a tellement insufflé
l'envie de disparaître,
qu'aujourd'hui,
je félicite
les sourires qui s'accrochent à mes dents.
et je goûte à pleine bouche les soleils des parcelles.

Mais j'ai beau les aimer
je les vois toutes bordées
de gouffres de silence
aux non-sens hérissés
de risques de confiance.

Parfois c'est beau.

J'ai repris l'escalade
et j'apprivoise le vide,
et mon corps m'écoute,
les surplombs me retiennent,
bizarrement,
et enfin.

Mais tout autour encore
tourbillonnent au vertige,
des démunitions,
des trop pleins qui fissurent
des néants qui implosent,
et de l'absurde,
tellement.

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